Comprendre et mieux gérer la peur de l’inconnu
Ce thème est sur ma liste depuis des mois et comme par magie, il vient de bondir en première place pour répondre à l’urgence du moment. C‘est un thème vaste que je vais tenter de rendre agréable et accessible à tous afin que vous puissiez gérer au mieux cette période anxiogène pour la plupart d’entre nous.
En séance, pour schématiser, j’ai pour habitude de dire : « Qu’est-ce que l’inconnu, sinon une toile blanche ? » Nous n’avons en effet jamais connaissance de notre futur et pourtant pour se construire une existence et avancer nous apprenons dès notre plus jeune âge à projeter nos expériences acquises sur cette toile.
Au tout début, celles-ci étant très limitées, elles commencent par : « la dernière fois que j’ai pleuré , on est venu me chercher .. » ; « A chaque fois que j’ai ressenti ce liquide tiède dans ma bouche, je me suis senti mieux…» Puis poussé par le désir d’explorer, nous poursuivons nos apprentissages : « lorsque j’ai touché cette flamme, je me suis brûlé » ; « lorsque j’ai touché cette boule de poils (ce chat par exemple), c’était doux ou douloureux, etc… » Vous voyez l’idée. Ce qui fait qu’avec le temps, nous commençons à nous construire une idée du futur en se référant à notre passé. Cela devient sécurisant car nous avons ainsi l’illusion de maîtriser notre environnement : « A chaque fois que mes parents m’ont laissé avec cette dame, ils sont revenus … » ; « Quand je joue avec untel, il me tape, donc je n’y vais plus ». Cela nous donne « une forme » de prévisibilité réconfortante car évidemment, Untel pourrait être sympathique aujourd’hui.
Vous commencez à comprendre les avantages et les limites de notre mental conscient car c’est ainsi que chacun d’entre nous se façonne littéralement sa propre vision du monde : « Les chiens sont méchants ! » vs « les chiens sont gentils » ; « Les grands-pères sont géniaux » vs « les grands-pères sont des tyrans » ; « Etre amoureux est douloureux et à éviter » vs « Etre amoureux est le plaisir ultime » Toutes nos expériences créent à la fois une structure rassurante et une prison limitante : Notre système de croyances !
Pour compliquer les choses, il faut y ajouter l’ensemble de nos croyances inconscientes, enfouies, ou héritées de notre inconscient familial et collectif en tant qu’humanité. Voyez alors comme la toile blanche peut vite être encombrée… et possiblement anxiogène avec des pensées « toutes faites » transmises par nos familles et notre société : « Les hommes valent plus que les femmes » ; « les étrangers sont dangereux » ; « On ne s’amuse pas avant d’avoir fait tout le travail à faire » « On ne sort pas sans être impeccablement coiffé…»
Notre degré de maturité est un paramètre supplémentaire qui va déterminer la manière dont nous allons gérer ces idées toutes faites et possiblement les revisiter. Etre adulte, c’est se rendre compte que nous avons la responsabilité de nous questionner et de redéfinir notre système de croyances.
Imaginez un escalier à 7 marches où chaque marche représente un nouveau degré de maturité :
La première marche est celle des nouvelles expériences qui développent des capacités de plus en plus grande pour appréhender les événements et les situations que la vie offre. L’adaptabilité de la personne s’enrichit.
La deuxième marche montre de plus en plus sa capacité à trouver des solutions pacifiques aux différents qui nous opposent les uns aux autres.
La troisième marche marque une plus grande indépendance de pensée.
La quatrième marche développe plus de gentillesse et de compassion envers toutes les créatures du monde.
La cinquième marche confère une confiance en soi et une clarté de plus en plus grande quant à ses objectifs.
La sixième marche est de plus en plus respectueuse des droits des autres, de la liberté d’expression et du bonheur personnel.
La septième marche a de moins en moins peur de l’inconnu.
Le degré de maturité n’a rien à voir avec l’âge d’une personne. Aussi pouvons-nous distinguer des jeunes adultes très matures et des personnes d’âge mûr se comportant comme des enfants ! Il est cependant de notre responsabilité d’en avoir conscience et de le faire progresser sans cesse.
Pour maîtriser la peur de l’inconnu, il est nécessaire de reprendre l’image de la toile blanche. Prenons l’exemple d’une personne qui souhaite changer de profession. Il lui faut pour cela beaucoup de courage pour démissionner et se lancer dans l’inconnu. A ce stade, les peurs de premier degré, c’est-à-dire celles qui nous permettent d’éviter les vrais dangers sont acceptables, (ai-je suffisamment d’argent de côté pour faire face à la transition ? Suis-je suffisamment renseigné sur ma nouvelle activité ? Ai-je toutes les compétences nécessaires, etc …) mais comme la porte est ouverte, les autres peurs vont se bousculer et forcer le passage pour nous déstabiliser : « Et si cela se passait mal ? Et si les gens n’approuvaient pas ? Et si j’échouais ? », « Et si, et si, et si », avec autant d’issues négatives ! Et voilà votre toile blanche bien salie, remplie de scénarios catastrophes… Ces scénarios se traduisent en ressentis corporels, en stress, angoisse ou anxiété qui affaiblissent rapidement notre système psychique et sans plus attendre notre énergie physique. Nos systèmes nerveux et immunitaire s’affaiblissent et nous voilà au plus mal … juste par la pensée ! Mais si la pensée peut nous détruire, le contraire est aussi possible par une rééducation disciplinée de notre mental!
Premièrement :
Il est primordial de réagir en créant systématiquement et non une seule fois des scénarios inverses aux « Et si… » avec des issues satisfaisantes : « Et si tout se passait bien ? Et si je m’épanouissais enfin ? Et si j’avais du succès … ». Lorsque vous pensez ces questions, la réponse physique est une expansion, un soulagement et un cocktail d’hormones bénéfiques à votre santé, diffusés dans votre corps.
Le corps n’a que deux possibilités pour réagir à une pensée :
– Face à une idée désagréable = contractions / tensions = cocktail hormonal anxiogène
– Face à une idée agréable = expansion = cocktail hormonal apaisant et rassurant
Deuxièmement :
Il est primordial d’utiliser l’outil le plus puissant que nous avons tous à notre disposition : la visualisation
Le psychologue australien Alan Richardson a décidé de tester de manière expérimentale l’efficacité de la visualisation. Pour cela, Il a pris trois groupes d’étudiants et les a fait participer à une expérience de basket-ball de 20 jours.
Le premier groupe a été invité à pratiquer des lancers francs tous les jours pendant 20 jours. Le deuxième groupe a fait des lancers francs le jour un et le jour 20. Entre ces deux jours, on leur a demandé de faire 20 minutes de visualisation de lancers francs. Le groupe trois a effectué des lancers francs le premier jour et le jour 20 sans visualisation. Le 20ème jour, Richardson a mesuré les progrès. Le premier groupe qui pratiquait tous les jours a amélioré son taux de réussite des lancers francs de 24%. Le groupe trois qui n’avait fait aucune pratique et aucune visualisation n’a montré aucune amélioration. Mais, étonnamment, le groupe deux qui n’avait fait que peu de pratique et surtout de la visualisation de lancers francs réussis s’est amélioré de 23% presque autant que le groupe qui pratiquait tous les jours ! Les neuroscientifiques disent qu’il n’y a pas de différence entre effectuer une action encore et encore ou simplement imaginer que vous la répétez encore et encore.
Pour beaucoup, cela peut sembler quelque peu fantaisiste mais c’est pourtant une excellente manière de reprogrammer son cerveau en créant de nouveaux circuits neuronaux !
Apprendre à visualiser est possible. Il suffit pour la plupart d’entre nous d’être guidé au départ.
Enfin, l’ingrédient supplémentaire indispensable à développer est la confiance et la capacité à se rassurer soi-même.
Face à l’inconnu, le besoin de sécurité est « challengé » et là encore, nous ne sommes pas tous égaux dans cette aptitude à avoir confiance :
- En soi
- Envers les autres
- Envers la vie en général
Là encore, les deux outils cités plus haut seront une aide précieuse :
- « Et si tout se passait pour le mieux … et si je pouvais faire confiance … et si c’était un mal pour un bien… » … « Et si toutes les expériences étaient utiles pour évoluer quelles soient agréables ou désagréables… ? »
Puis :
- Je me visualise confiant(e), satisfait(e), épanoui(e), aimé(é) et aimant(e), m’exprimant avec persuasion et bienveillance. Mes pensées conscientes et inconscientes soutiennent mon épanouissement total et je suis guidé(e) par mon intuition (mes anges, mes ancêtres … selon mes croyances)
C’est la proposition que je vous fais pour apprendre à créer un futur qui ne soit plus juste une répétition de votre passé mais bel et bien une opportunité d’être plus heureux (se) et plus épanoui(e).
Et si ça marchait ?
Pour poursuivre, l’exercice de visualisation est disponible au bas de cette page et dans la rubrique « Accompagnements ».
Mieux gérer la peur de l’inconnu
(Ci-dessus un court extrait de l’exercice de visualisation)
Grace à cet exercice de visualisation apprenez à mieux gérer la peur de l’inconnu ainsi qu’à créer un futur qui ne soit plus juste une répétition de votre passé mais bel et bien une opportunité d’être plus heureux (se) et plus épanoui(e).
Je vous recommande de lire l’article sur la peur de l’inconnu dans la rubrique « Inspiration du mois » avant de faire l’exercice.
Durée de l’exercice de visualisation : 24 Min 58sec