C’est incontestable ! Nous sommes tous profondément inspirés par les héros et les héroïnes, peut-être, parce que le courage est leur principale caractéristique. En cette période d’instabilité profonde, voyons comment nous pourrions mobiliser cette valeur pour le bien-être général. Son étymologie nous dit déjà beaucoup parce qu’elle renvoie au mot « cœur » et signifie littéralement : « Oser agir à partir de son cœur ». Cependant, allons plus loin, pour apprendre à l’utiliser à l’instar de nos héros et aller mieux.
Le courage, à l’opposé de la lâcheté et selon la définition usuelle, est une force morale qui permet d’entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur, en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue.Nous avons tous besoin d’évoluer, de changer, voire de guérir… Cela demande un engagement authentique de nous-même, une réelle discipline qui requiert de la hardiesse pour ne pas abandonner à la moindre difficulté.
Mais sommes-nous tous courageux ?
Oui, sans aucun doute. Nous naissons avec cette aptitude mais ensuite elle varie d’un individu à l’autre en fonction de l’environnement dans lequel il grandit. Le courage est, lorsque l’on y réfléchit, une composante indispensable de notre survie. Il s’active généralement dès que nous sommes face à l’adversité ou à une situation dangereuse. Nous l’utilisons spontanément dès l’enfance lors des périodes d’apprentissages indispensables. Pensez-y, Il faut du courage pour surmonter l’épreuve de la naissance, pour quitter les bras de ses parents et apprendre à marcher. Il faut du courage pour aller vers les autres enfants et s’imposer. Il en faut encore pour aller à l’école et apprendre les rouages des relations humaines. Il en va de même de notre premier baiser ou de notre première relation sexuelle…comme de se lancer dans la vie d’adulte pour être responsable de soi-même et éventuellement d’une famille. Il en faut encore beaucoup pour accepter de vieillir puis de mourir et encore plus pour aborder ce parcours avec un handicap, une maladie ou des accidents de vie traumatisants.
En un mot, il faut du courage pour vivre tout simplement. Si l’on s’appuie sur les témoignages que l’on reçoit chaque jour durant les consultations, on entend qu’il est également indispensable pour aimer et accepter d’être aimé. Là, nous pouvons revenir à son sens étymologique : « Oser agir à partir de son cœur ». Pour le cœur, aimer et être aimé est parfaitement naturel, le cœur sait faire cela mais le mental peut-être un élément perturbateur car, nous, humains, pour assouvir notre besoin de sécurité physique et émotionnelle, nous sommes devenus prêts à tout. Pour éviter toute peine, l’homo sapiens étouffe son cœur et donne tout pouvoir au sacro-saint mental, comme si l’ordinateur central, le tout puissant, la « machine » qui calcule et raisonne pouvait tout prévoir, tout anticiper, tout savoir et nous éviter de souffrir sans cesse … quelle blague quand on y pense !
C’est le même mécanisme qui se met en place concernant la vulnérabilité indissociable du courage. Juste parce qu’elle fuit l’inconfort à tout prix, l’espèce humaine se prive de sa puissance intrinsèque en la confondant avec de la faiblesse. Quel dommage ! « Montrer sa vulnérabilité et oser l’exprimer, voilà le vrai courage ! » selon Nathan Malory. (Lire l’article conseil sur la vulnérabilité)
N’est-ce pas lorsque l’on ouvre grand son cœur que l’on ressent vraiment les choses ? N’y a-t-il pas quelque chose de profond et de transcendant dans chacune de nos émotions ?
La joie intense, l’amour passionné nous font sentir la grandeur de notre âme. Nous percevons soudain que nous sommes bien plus que ce petit corps physique. N’y a-t-il pas une puissance extraordinaire dans nos plus grandes colères, une force incommensurable au fond de nos peurs les plus horribles, quelque chose de délicieux dans la tristesse qui nous submerge entièrement ? Lorsque nous nous abandonnons à ces émotions le cœur sait quoi en faire, pas la tête ! C’est bien là où siège la force du héros. Sans s’appesantir de la réflexion, sans prendre en considération l’inconfort qu’il ressentira pour accomplir cet acte, il sait reconnaître le moment où son cœur lui dit : « Saute ! Va chercher cet enfant en train de se noyer ! … affronte cette personne monstrueuse !… rattrape cette fille en danger ! ».
Hélas, combien de personnes restent confinées dans leur « zones de confort » par peur de ressentir l’incommodité d’une période de transition ? Combien se contentent d’un emploi du temps médiocre, d’un couple à peine en survie, d’une santé précaire…Trop souvent, la crainte de traverser l’inconnu et de faire face à nos peurs freine notre plein accomplissement.
Inspirons-nous du peuple Senoi, ce peuple primitif de Malaisie, appelé aussi « le peuple du rêve » et qualifié par les anthropologues comme le peuple parfait en terme de santé mentale car le taux de criminalité y est nul et les pathologies psychotiques n’existent pas. Les Senoïs ont la particularité de considérer le rêve avec la même importance que la réalité. Leur vie repose sur cette interconnexion entre le conscient et l’inconscient. A l’aide de techniques pour apprendre les rêves lucides, ils initient les enfants dès leur plus jeune âge à affronter des situations terrifiantes qu’ils rencontrent dans leurs cauchemars pour combattre ce qui les a terrifiés jusqu’à ce qu’ils en triomphent ! Ils développent ainsi leur courage dans des espaces créés sur mesure par leur propre inconscient. Est-ce là la clé de leur extraordinaire santé émotionnelle et psychique ? – Une formation en ligne de 6h à l’analyse des rêves est disponible ici –
Pensez-y un instant ? Croyez-vous vraiment que vous savez ce qui va vous arriver aujourd’hui ? Pensez-vous que faire le même trajet, rester dans le même travail insatisfaisant, éviter soigneusement de croiser telle personne va vous faire passer sous les radars de la vie ? Pensez-vous vraiment pouvoir échapper à la morsure de l’imprévu ? On peut se contenter d’exister mais choisir de vivre développe son courage et apprend à l’activer sans être nécessairement face à un danger réel. Pour devenir plus courageux, il est avant tout indispensable de se connecter avec les autres aspects de cette force morale pour créer sa propre méthode. La lucidité sur soi-même est primordiale, le courage commence là : soyez lucide et honnête avec vous-même en commençant par vous poser les questions suivantes :
- Quelles sont les personnes que vous trouvez courageuses ?
- Pourquoi aimeriez-vous leur ressembler ?
- Quelles sont les valeurs humaines qui sont les plus importantes à vos yeux ?
- Êtes-vous authentique ?
- Que signifie pour vous cette notion d’authenticité ?
- Dans quels domaines allez-vous devoir être discipliné pour être plus courageux-(se) ?
- Où avez-vous peur d’être vulnérable ?
- Quels efforts allez-vous devoir fournir ?
- Qui aimeriez-vous inspirer par votre comportement ?
- A qui d’autres votre courage va-t-il servir ?
- Qui peut vous aider ?
Les bénéfices de devenir plus courageux sont énormes. En voici quelques-uns :
- C’est la meilleure manière de gagner en confiance et en estime de soi.
- C’est un « booster » d’amour-propre qui empêche la culpabilité de vous auto-saboter
- C’est faire quelque chose qui a du sens, qui compte à vos yeux, qui est utile.
- C’est vous permettre de vous sentir vraiment en vie.
- C’est inspirer d’autres personnes et ainsi contribuer à leur bien-être.
- C’est contribuer activement à créer un monde différent, à en faire un monde meilleur. (Et c’est ce dont nous avons tous le plus besoin aujourd’hui !)
Pour poursuivre plus en avant, voici deux exercices pour vous aider à renforcer votre courage.
- Voici les différents secteurs où nous pouvons tous plus ou moins manquer de courage.
Parcourez cette liste et notez les zones où vous aimeriez apporter des modifications en précisant lesquelles :
- Votre sécurité et celle de votre entourage.
Quelles actions pourriez-vous entreprendre pour améliorer votre sécurité physique et émotionnelle ainsi que celle de vos proches ? Pourquoi cela va vous demander du courage ? Souvenez-vous que savoir se positionner pour défendre son bien-être est indispensable. (Lire ici l’article sur savoir poser des limites)
- Être plus créatif(-ve), prendre plus de plaisir.
Quel est votre talent ? Dans quel domaine êtes-vous le (la) plus créatif (-ve) ? Quelle est la discipline qui vous donne vraiment du plaisir et qui pourrait aussi en donner aux autres ? Savez-vous prendre du plaisir ? Savourer ? Être joyeux, léger, sans vous prendre au sérieux ou avoir peur d’être jugé ? (Souvenez-vous que vous n’avez rien à prouver mais tout à partager.)
- Avoir le courage d’être soi-même, de rayonner et d’agir avec force et justesse.
Avez-vous le courage d’être différent, de reconnaître votre individualité, de clamer haut et fort : « voici mes talents et voici mes faiblesses ! » ? Êtes-vous introverti ? Pouvez-vous demander de l’aide ? Avez-vous la capacité d’accepter ce que vous ne pouvez pas changer ? (accédez ici à l’article complet et la meditation gratuite sur l’acceptation)
« Être toi-même dans un monde qui essaie constamment de te faire autre chose est le plus grand accomplissement », affirmait Ralph Waldo Emerson
- Aimer et être aimé, pardonner
Nous en avons déjà parlé plus haut. Arrêtez d’avoir peur de souffrir, ouvrez votre cœur, faites confiance à votre intuition, cessez de croire que vous pouvez tout contrôler (surtout le comportement des autres) et foncez ! Utilisez votre amour- propre comme bouclier car c’est lui seul qui vous permettra de rester loyal à vous-même et à votre système de valeurs. Il vous évitera de vous compromettre et de vous perdre en route en étant exclusivement ce que les autres attendent de vous. Aimer et se laisser aimer implique forcément un risque et on ne peut nier cette évidence. Acceptez-la et faites-en une force.
L’autre grande fonction du cœur est le pardon, Apprendre à pardonner est primordial pour alléger son cœur. L’article complet sur ce thème est disponible dans la rubrique inspiration du mois. (lire ici)
“On se fait du tort de multiples manières lorsque l’on n’aime pas qui l’on est », déclarait Don Miguel Ruiz
- S’exprimer, oser communiquer ses pensées, ses émotions, ses idées…
Avez-vous peur de vous exprimer ? De dire ce que vous pensez ? Pourquoi ?
Qui est donc cet autre que vous craignez tant ? Pourquoi a-t-il autant de pouvoir sur-vous ? Vous est-il si étranger que cela ? Pensez-y. Souvenez-vous que l’on peut tout dire en ayant une attitude assertive et en appliquant ces trois règles :
- Être concis et utiliser des mots simples.
- Être « direct » sans utiliser de détours scabreux.
- Être souriant.
« Que ta parole soit impeccable. » avertissait Don Miguel Ruiz dans son Accord toltèque, #1.
- Apprendre à penser par soi-même, soutenir et défendre ses opinions, être libre de penser autrement.
Vous souvenez-vous de ce que les adultes vous disaient lorsque vous étiez enfant et que vous répondiez naïvement à la question :
« – Pourquoi as-tu fait cela ?
– Ben, c’est untel qui me l’a demandé.
La réplique était candide mais pleine de bon sens :
– Alors si on te demande de te jeter d’un pont, tu le fais ? »
Avez-vous du mal à prendre des décisions ? Pouvez-vous choisir seul ce qui est bon pour vous ? (ressentir serait peut-être plus juste car souvenez-vous que c’est le cœur qui sait, pas la tête). Pourquoi ne pas essayer ? La clé, c’est la clarté d’esprit. Pour cela, il faut apprendre à libérer son mental des pensées parasites comme le doute, la confusion, le passé, les attentes des autres, leurs points de vue … qui sont aussi une immense perte d’énergie physique et psychique. La méditation associée à une bonne hygiène de vie (sommeil et alimentation de qualité, loisirs et activités physiques réguliers, échanges stimulants avec des proches bienveillants ) sont les piliers d’un mental clair et dégagé. (Un module d’initiation à la méditation de pleine conscience est disponible ici et un travail de psychothérapie peut aussi se révéler judicieux.)
« Au moins une fois par jour, accordez-vous la liberté de pensée et de rêver pour vous-même » soutenait Albert Einstein
- La capacité, le courage à croire et à s’abandonner à quelque chose de plus grand que soi, à s’émerveiller et à admettre que nous faisons partie d’un grand Tout.
Il faut du courage pour assumer ses croyances, pour admettre qu’il existe peut-être un plan plus grand dont nous n’avons pas connaissance. Il faut du courage pour appeler les autres humains, ses frères et ses sœurs et les traiter comme tels. Admettez-vous facilement que tout ne peut pas se résumer à ce que l’on voit avec nos yeux ? Avez-vous le courage de chercher un état de transcendance ? Cela est-il effrayant ? Pourquoi ?
“Le sentiment que j’ai de Dieu n’est pas celui d’une divinité, mais un sentiment d’émerveillement profond. “, nous révélait Albert Einstein
Pour conclure, voici le deuxième exercice :
- Prenez un moment pour écrire dans les grandes lignes, les grands événements de votre vie, les bons et surtout les moins bons. Notez ensuite, la tonalité qui s’en dégage. Quelle est l’émotion dominante ? Vous sentez-vous victime de votre vie ?
A présent, imaginez que vous soyez un héros, celui de votre propre vie, et décrivez de manière héroïque toutes les situations que vous avez traversées, toutes les épreuves que vous avez surmontées depuis votre naissance jusqu’à ce jour où malgré la souffrance, la peine, la peur et la douleur physique ou morale vous vous êtes relevé. Notez l’aide que vous avez reçue, les personnes qui se sont révélées être de véritables alliées. Voyez comment ces événements douloureux ont eu des bénéfices, des conséquences positives ultérieurement. Ressentez alors de la compassion et de la bienveillance envers vous-même, accordez-vous qu’il fallait du courage pour traverser tout cela. Vous voyez vous sous un autre angle plus positif et empreint d’amour propre. Soyez votre meilleur(e) ami)e) !
La méditation qui suit guide vers une reconnexion avec votre « guerrier pacifique » interne, active l’énergie du cœur qui sait toute chose et voit mieux que les yeux comme nous le dit le Petit Prince d’Antoine de Saint- Exupéry, active celle du plexus solaire pour oser s’affirmer, être, s’aimer et aimer les autres avec courage.
Prenez soin de vous et les uns des autres.
Laetitia Santarelli
Augmenter son courage -Offert
Au son du tambour, connectez-vous avec votre guerrier interne. Activez l’énergie du coeur et du plexus solaire pour retrouver force, courage et discipline.
Durée de l’exercice : 20 Min et 50 Secondes
Ci dessous un court extrait :