Par Laetitia Santarelli
Pour apporter de la légèreté à un sujet douloureux, on pourrait reprendre le slogan d’une publicité des années 80 devenue depuis désuète : « Ça a la couleur de l’amour, ça a le goût de l’amour mais ce n’est pas de l’amour ! »
La dépendance affective est la forme la plus répandue des relations pathologiques dans le couple (et dans l’amitié). 45% des adultes sans « attachement secure » (voir l’article sur la résilience) se reconnaissent et s’attirent inconsciemment. Ils entrent dans la danse dans une fusion intense, gratifiante, se sentant utile l’un à l’autre, se complétant dans ce pas de deux : «Fuis-moi je te suis , suis-moi je te fuis ». Mais cet équilibre précaire se rompt dès que la fusion diminue et que le moins dépendant des deux veut faire une activité en solo, ne répond pas à l’immédiateté d’un message, ne dit pas je t’aime à la fin de chaque phrase … C’est un effondrement. Il se sent abandonné, perdu, anéanti. Il redouble de demandes mais l’autre se sent incapable de répondre à ce besoin affectif de sécurité et ne sachant pas quoi faire abdique, rongé par la culpabilité. Une nouvelle tentative de retrouver un semblant de liberté sera encore plus traumatisante pour l’autre qui réagira plus violemment encore. Le poison est dans la place. C’est le « Ne me quitte pas »de Brel » ou le « Je t’aime moi non plus » de Gainsbourg.
De ces deux positions appelées, « le versant dépendant et le versant fuyant », découle une pathologie pouvant s’exprimer de manière légère ou grave.
Dans sa forme légère, une pléiade de comportements dysfonctionnels peut se déclencher : un élan de possessivité, un besoin d’être rassuré ou valorisé avec parfois en alternance une exigence d’éloignement, de réflexion quant à la relation à l’autre, une perte d’identité, une tentation d’être dans le désir d’autrui, de ne plus reconnaître ses propres besoins, de manipuler (voir l’article sur les manipulateurs), de se créer un triangle de Karpmann (victime /bourreau/sauveur)
La forme grave peut provoquer, quant à elle, une dépression aiguë, une jalousie maladive, une tendance au suicide voire à l’homicide dans ses formes les plus exacerbées.
Cet article a pour vocation de vous ouvrir sur le sujet. Nous ne pourrons ici qu’en effleurer la surface. Il existe heureusement une bibliographie abondante à sujet pour tous les types de lecteurs mais allons tout de même un peu plus loin.
Les personnes en dépendance affective ont du mal à se rassurer et à se valoriser par elles-mêmes. Des événements dans l’enfance ont fait qu’elles n’ont pu rassembler assez de sécurité interne pour s’auto-rassurer lorsque c’est nécessaire. Elles portent alors un sentiment de vide intérieur, une peur de l’abandon ou de rejet, une crainte de n’être pas à la hauteur … Les symptômes peuvent hélas s’additionner et travailler sur son enfant intérieur est une bonne piste de départ pour guérir. (voir aussi “l’enfant intérieur” et ” être un meilleur adulte”.
Pour pallier ces manques, la personne pour obtenir la sécurité et la valorisation qu’elle ne peut se donner elle-même va devenir dépendante de l’apport de l’autre au point de nier ses propres envies et besoins pour sans cesse s’adapter aux désirs et aux envies de l’autre.
Lorsque le retour n’est pas là, une souffrance intense, un vide immense, une sensation de dépersonnalisation liés au manque se mettent en place avec un risque à l’auto-destruction pour les personnes sensibles (alcool, drogues ou excès de nourriture par ex.). C’est aussi un terrain de prédilection pour les manipulateurs qui n’ayant pas d’amour-propre vont vampiriser les victimes dépendantes qui se laisseront humilier et maltraiter psychologiquement ou physiquement tant elles sont démunies et ignorantes d’autres possibilités relationnelles. (Voir aussi “https://tamayatherapies.com/demasquons-les-manipulateurs/Démasquons les manipulateurs”)
Comme évoquée plus haut, la dépendance affective prend sa source dans un ou plusieurs des besoins fondamentaux affectifs non acquis dans l’enfance. En voici quelques-uns :
- Le besoin d’être rassuré
- respecté
- consolé
- valorisé
- entendu
- aimé
- complimenté
- accompagné
- soigné
- Le besoin d’avoir eu des partages et des échanges constructifs…
Pour commencer à guérir et à construire cette sécurité intérieure, il existe 4 étapes simples :
- Prenez conscience de vos manques (voir la liste non exhaustive ci-dessus). Vous pouvez vous aider à partir de ce que vous demandez le plus à votre compagnon/compagne/entourage. Peut-être demandez-vous à l’autre de vous écouter, de vous aimer, de vous respecter, de vous donner du temps, de l’attention, du réconfort …
- Une fois que vous avez conscience d’un manque, associez-le à l’émotion de ce que vous ressentez. Vous sentez-vous triste, démuni ? avez-vous peur … ?
- Associer cette émotion à votre besoin :
- Si vous avez peur, vous avez besoin d’être rassuré.
- Si vous ressentez de la tristesse, vous avez besoin d’être consolé.
- Si vous ressentez de la colère, vous avez besoin que quelque chose cesse ou d’obtenir réparation…
- Réalisez que vous devez apprendre à combler tous ces besoins par vous-même, avant tout , même si cela n’empêche pas le soutien et l’apport extérieur. La vraie guérison passe par là ainsi que par un accompagnement thérapeutique pour vous soutenir vers l’autonomie affective. Ainsi pourrez-vous envisager une relation ou les deux partenaires sont libres intérieurement et sereins, unis par un pur amour et non par devoir ou par peur d’être seul.
Christèle Albaret, psychosociologue, nous rappelle qu’il est primordial d’intégrer la règle des 2R et des 2D pour envisager des relations saines et équilibrées en amour comme en amitié :
2D pour :
DONNER et DEMANDER
Sous l’emprise de la dépendance affective, on peut manquer d’équilibre et être « bloqué » dans l’une de ses deux positions. Certains savent uniquement donner mais ne demande jamais rien car ils ont du mal à savoir ce qu’ils aiment ou ce dont ils ont besoin. Pour qu’une relation soit équilibrée, on doit pouvoir des deux côtés donner et demander librement.
2R pour :
RECEVOIR et REFUSER
Recevoir c’est très bien mais pas à n’importe quel prix ! Il faut oser refuser ce qui est de l’ordre de l’abus mais aussi simplement ce qui ne nous plait pas comme participer ou accompagner sans cesse l’autre dans une activité qui ne nous correspond pas ou nous dérange.
Ce n’est pas forcément simple à mettre en place mais c’est très efficace.
Tout commence par une prise de conscience sérieuse de la problématique suivie d’une ferme intention de guérir. Là, peut débuter un travail sérieux sur l’estime de soi généralement accompagné par un professionnel pour avancer sur le long terme.
Le but principal va être de travailler sur les peurs notamment de l’abandon, de la séparation, du piège.
Pour ceux qui peuvent l’envisager, l’introduction d’une composante spirituelle à la guérison permettra de consolider la sensation rassurante d’être connecté à la source de toute chose, d’être perpétuellement aimé de manière inconditionnelle et d’avancer plus sereinement !
Approfondissez en me suivant dans l’accompagnement audio de 25 minutes où nous irons remplir et consolider la sécurité interne ainsi que l’estime de soi pour être enfin libre d’aimer.
Prenez-soin de vous et les uns des autres,
Laetitia Santarelli
“Se débarrasser de la dépendance affective”
Suivez-moi durant 25 minutes dans le module d’accompagnement audio en lien avec le thème de la dépendance affective afin que vous puissiez vous en débarrasser et découvrir la liberté d’aimer et d’être aimé sereinement.