Utiliser à bon escient le pouvoir des mots

Il est aisé de reconnaître que les mots possèdent un immense pouvoir. Pour le meilleur comme pour le pire, nous en faisons tous l’expérience quotidiennement.

Afin de rendre cet article plus « vivant », j’aimerais vous proposer une expérience très simple qui va vous placer dans le ressenti et atteindre un des objectifs de cet écrit : vous aidez à prendre vraiment conscience de ce pouvoir.

Posez-vous un instant et demandez-vous comment vous vous sentez en accueillant votre état sans jugement. Puis, répétez plusieurs fois à voix haute si possible, lentement et surtout avec intention la phrase suivante : « Je suis amour, je suis paix et lumière ». Comment vous sentez-vous à présent ? Notez-vous une différence ?

Recommencez l’expérience avec la phrase suivante : « Je suis haine, violence et noirceur » avec la même lenteur et la même intention. Comment vous sentez-vous ? Mal ? Je l’espère en tout cas, car l’inverse pourrait être révélateur d’une personnalité sociopathe. 

Reprenez la première phrase jusqu’à ce que le malaise soit dissipé et poursuivons.

Notre parole a donc un effet extraordinaire sur les autres mais aussi sur nous-même. En fonction de divers facteurs comme notre éducation, notre santé physique, mentale et émotionnelle ou le milieu dans lequel nous évoluons, nous sommes naturellement enclin à utiliser notre parole d’une certaine manière, ce qui entraîne des conséquences plus ou moins positives. 

Une expression dysharmonieuse se repère lorsqu’une personne a un discours caractérisé par l’un ou plusieurs de ces aspects :  

  •  le négativisme
  •  le pessimisme
  •  la médisance
  •  la critique
  •  la dévalorisation d’autrui ou de soi-même
  •  le mensonge
  •  la violence
  •  la haine
  •  la discrimination
  •  la division
  •  la violence
  •  l’intolérance
  •  l’exclusion
  •  la victimisation
  •  l’avarice
  •  l’arrogance
  •  l’obstination
  •  l’impatience, etc … 

La liste est quasi interminable et ce proverbe vietnamien l’illustre à merveille : 

« Le glaive à deux tranchants, la langue en a cent »

En revanche, certaines personnes seront plus enclines à une expression harmonieuse lorsque leur discours sera caractérisé par l’un ou plusieurs de ces aspects :

  •  la douceur
  •  la compassion
  •  la tolérance
  •  l’optimisme
  •  la lucidité
  •  la cohésion
  •  l’inclusion
  •  la responsabilité
  •  le soutien
  •  la positivité
  •  la valorisation
  •  la vérité
  •  la sagesse
  •  l’amour de soi et de l’autre
  •  la générosité
  •  la détermination
  •  le bon sens 
  •  la neutralité 
  •  la patience
  •  l’humilité
  •  La justesse,  etc … 

Ainsi est-il important de prendre le temps de « s’écouter » parler afin de définir dans quel(s) secteur(s) il faut être vigilant pour entreprendre éventuellement une rééducation et arrêter de nuire à soi-même et aux autres.

Comme nous l’avons déjà abordé lors de précédents articles comme « savoir poser des limites » ou lors du Spring challenge (notamment #2 et #8), notre manière de parler est étroitement liée avec notre système de valeurs et notre système de croyances. Ces derniers étant en partie inconscients, un travail sur soi est recommandé afin d’en prendre conscience et de corriger les schémas dysharmonieux. Tout cela se retrouve dans notre manière de nous exprimer et donc de matérialiser, de concrétiser nos pensées, bonnes ou mauvaises dans nos existences. Ne dit-on pas que la parole est l’énergie dynamique et créatrice de nos vies ?

Les mots peuvent donc détruire ou guérir et nous allons porter toute notre attention sur la seconde option, pierre angulaire de la psychothérapie.

Dans la vie quotidienne, nous utilisons de manière habituelle des mots de « guérison » envers les autres : « Bonjour, merci, je t’aime, prends soin de toi … ». Nous souhaitons le meilleur, nous envoyons nos vœux, nos encouragements. Nous proposons des solutions, notre aide et notre soutien… Mais combien d’entre nous pensent aussi à les utiliser pour prendre soin d’eux-mêmes ?

En plus de s’écouter parler (communiquer, écrire), il est indispensable d’être attentif à ce que l’on écoute car cela participe aussi à notre mieux être :

 – Quels types de programme télévisuel ?

  • Quelles sources d’information ?
  • Quel genre de musique ?
  • Quels types de lecture ?
  • Quels discours des personnes qui vous entourent ?

La musique classique, la musique tribale, les instruments de musique qui favorisent la transcendance, la poésie, les écritures saintes, les chants en langue liturgique, les contes indigènes ont naturellement le pouvoir de diffuser une sensation de sécurité, de sérénité et de calme. Dans la spiritualité, on utilise le verbe guérisseur sous diverses formes. En plus des chants, la prière, les bénédictions, les vœux, les mots de pouvoir sont d’usage.Spontanément, les petits enfants, les animaux et les plantes y sont très sensibles. Il est tout à fait acceptable de les utiliser avec respect sans pour autant adhérer à une croyance spirituelle. Voyez comme le yoga et la méditation sont pratiqués de nos jours pour le mieux être de tous sans pour autant que les participants soient hindous ou bouddhistes. Toutes ces approches possèdent une véritable médecine ancestrale et apaisent notre système nerveux. (c’est scientifiquement prouvé). Je vous recommande de les introduire dans votre quotidien avec la méditation même si pour certains cela demandera un effort pour sortir du conditionnement qui leur a été inculqué autour de ces outils de guérison ancestraux. (Initiation à la méditation de pleine conscience ici

En Thérapie, nous utilisons aisément plusieurs pratiques qui utilisent le pouvoir des mots comme socle de guérison : la psychothérapie, l’hypnose, l’usage d’affirmations, les jeux de rôles, la communication non violente …

Voyons comment utiliser par vous-même chaque jour la parole intentionnelle, le verbe guérisseur et transformateur.

Avant tout, vous allez apprendre à parler avec intention. Pour cela, imaginez que les mots (ou les pensées) sortent du cœur et non la bouche. Essayez avec la phrase suivante : « Je suis ».

Fermez les yeux et pieds nus si possible, sentez l’intégralité de leur surface en contact avec le sol et prenez conscience de votre présence sur terre. Ajoutez à cela une sensation d’ancrage, de solidité dans les jambes, jusqu’aux hanches, comme si une ancre vous amarrait au sol. A partir du nombril, sentez grâce aux poumons et à l’aspect léger et aérien de la respiration une sensation de légèreté comme si un énorme ballon d’hélium vous attirait vers le haut à partir du sommet de votre tête. Percevez cette double sensation d’ancrage et d’inspiration et commencez à dire avec intention : « JE SUIS », rien de plus et sentez ce « je suis », cette présence que vous pouvez avoir. Toutes les affirmations que vous souhaitez travailler ensuite, en fonction de ce que vous désirez rééquilibrer en vous, devront se faire à partir de cette présence, à ce niveau de conscience et avec cette intention-là.

Par exemple : 

Pour aider à sortir de la colère : 

« Je SUIS paix » 

Pour aider à développer sa sagesse : 

« Je SUIS sagesse » 

Pour aider à retrouver la santé : 

« Je SUIS Santé » (physique, mentale ou émotionnelle)

A vous de choisir le mot dont vous avez besoin et de l’ancrer avec intention en vous dès le matin durant quelques minutes puis de nouveau le soir et aussi souvent que nécessaire dans la journée.

Pour poursuivre, je vous propose une version un peu plus longue : 

Il est aisé de se laisser aller, de déraisonner dès le matin par l’ambiance extérieure durant cette période de chaos. Ainsi, est-il plus judicieux et responsable de se donner un cadre, sécurisant et stable, d’intentions en choisissant ce que l’on souhaite être durant cette journée. Souvenez-vous que se contenter de réciter n’est pas suffisant. Même si c’est probablement ce que vous ferez au début, c’est l’intention et la présence qui feront vraiment et rapidement la différence.

(Vous pouvez modifier à votre convenance le texte suivant, donné à titre indicatif, en fonction de vos croyances et de vos besoins) 

Dès le matin et si possible au réveil, voici quelques « prières » pour se donner le choix (à féminiser pour les femmes) 

Je choisis de m’éveiller

Je choisis de me souvenir de mes intentions et de qui je suis

Je choisis d’aimer

Je choisis la paix

Je choisis la joie et la gaieté 

Je choisis la félicité

Je choisis d’être généreux

Je choisis d’être confiant 

Je choisis de célébrer et d’honorer la vie

Je choisis la vitalité, la force et la santé

Je choisis d’utiliser les ressources disponibles pour servir le monde

Je choisis la sagesse

Je choisis de voir la beauté et de ressentir l’émerveillement

Je choisis la gratitude

Je choisis de pardonner

Je choisis la prospérité, l’abondance et le succès

Je choisis de m’aligner avec la grande force créatrice de l’univers (Vous nommez là ce qui vous convient le mieux bien sûr : Dieu, le cosmos, le grand esprit …)

Je choisis la persévérance

Je choisis la guérison et la sensation d’être complet

Je choisis la clarté d’esprit et la concentration 

Je choisis de faire les bons choix

Je choisis de suivre le bon chemin, le chemin juste, le chemin de mon cœur.

Et il en est ainsi car c’est là mon intention,

Merci 

Voilà de quoi bien commencer la journée, n’est-ce pas ? Avec le temps et l’expérience, ces « prières » devront s’ouvrir vers les autres afin de leur souhaiter le meilleur, même pour ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord, même pour ceux qui ne partagent pas nos valeurs, même envers ceux qui font du mal et qui détruisent. Mais cela est une autre étape. Bien souvent le premier pas, ce positionnement de bienveillance et de soutien de soi-même envers soi-même est le plus long à consolider.

Et si vous laissiez juste une partie de vous-même devenir une bonne mère pour vous ?

C’est à présent entre vos mains et je vous souhaite de goûter à cette divine sensation.

Prenez soin de vous et les uns des autres. 

Laetitia Santarelli