Equilibrer les principes féminins et masculins en nous

Nous avons vu qu’il est aisé de perdre l’équilibre mais il existe plusieurs méthodes pour le regagner. De nombreux articles complets accompagnés de leur module pratique pour s’exercer sont déjà disponibles dans la rubrique « inspiration du mois » à ce sujet.

Ce mois-ci, pour garder ou retrouver l’équilibre, « la voie du milieu », intéressons-nous à un aspect très subtil et archétypal de notre personnalité avec la présence en nous, quel que soit notre genre, de ces deux énergies ou principes que sont le féminin et le masculin.

Carl Gustav Jung élabore, durant sa carrière, les concepts d’Animus et d’Anima. Anima est la composante féminine chez l’homme, Animus, la composante masculine chez la femme. Il s’inspire comme souvent des contes, des mythologies, des différentes cultures, des rêves pour mettre en lumière cette représentation. Cela va lui permettre de consolider sa théorie de l’inconscient collectif. En effet, pour Jung, et cela est facile à admettre lorsque l’on s’y intéresse un tant soit peu, notre inconscient possède plusieurs « sphères » : L’inconscient personnel est en lien avec l’inconscient familial lui-même en lien avec l’inconscient collectif. 

Ces principes de masculin et de féminin sont archétypaux et représentés depuis la nuit des temps. L’une des figures symboliques des plus connues est celle du « Yin » et du « Yang ». Dans ce cercle bicolore, on voit bien une pointe de blanc (« yang »/masculin) au coeur du noir (« yin »/féminin) et vice-versa. La simple vision de ce symbole évoque et inspire l’équilibre. 

Pour utiliser cette figure comme point de départ et rester dans cet univers, comprenons que depuis les origines, les humains ont attribué des « valeurs » féminines ou masculines à toutes choses si bien que l’on pourrait, en simplifiant, créer deux catégories, ce qui aiderait les néophytes à saisir le concept.

Le « Yin » est donc le féminin, l’eau, la matrice, la lune, en lien avec la fertilité, la création, la nuit, le sombre, le doux, le froid, la terre, (patchamama, la terre-mère, dame nature, etc..), le passif, la bienveillance, le soutien, la femme , la mère, la guérisseuse, l’oracle, les signes du cancer, de la vierge  …

Le « Yang » est en lien avec le masculin, le feu, l’action, le soleil, la lumière, la clarté d’esprit, le père protecteur (Patchatata, le ciel, le créateur) le jour, l’agressivité (dans le sens positif de faire ce qu’il y a à faire pour atteindre un objectif, comme marquer un but par exemple, ce qui peut prendre une forme d’agressivité), l’homme, le père, le guerrier, le roi, les signes du taureau, du bélier … 

Pour synthétiser :

Le pôle positif féminin est associé : 

  • A la création au sens très large du terme, à la vacuité.
  • Au « support » dans le sens de soutien, à la préservation, aux ressources, aux  soins …

Le pôle négatif  :

– Au chaos, à la destruction.

– Au « piège », à l’enfermement  …

Le pôle positif masculin est en lien avec : 

 – L’action (sans effort, fluide, juste).

  • La clarté, (d’esprit, de lumière, de justice). 

Le pôle négatif avec : 

  • La confusion. 
  • Les difficultés en lien avec l’action, la coercition, la dictature. 

Nous pouvons donc voir qu’un équilibre entre ces aptitudes dans le pôle positif nous donne : créativité, clarté, action juste et soutien (en donner et en recevoir).

Revenons à présent aux comportements humains et dégageons deux catégories de caractéristiques comportementales qui manifestent le déséquilibre masculin/féminin : 

Les personnes trop « Yin » (homme ou femme) auront tendance à : 

  • Être trop passives, à manquer d’initiative.
  • Avoir du mal, voire à être incapables de mener un projet à terme.
  • Être trop « molles », à manquer de positionnement, d’affirmation. 
  • Avoir des difficultés à poser des limites, à dire non … 
  • Être trop émotionnelles et sensibles. 
  • Être trop dans l’ « être » et pas assez dans le « faire ».
  • Être désorganisées voire chaotiques.
  • Dramatiser et tomber dans l’hystérie. 
  • Être trop protectrices envers les proches. Certaines mères (ou pères) peuvent devenir des « prisons » pour leurs enfants, les maintenant, sous couvert de « bons soins », dépendants et incapables de devenir autonomes. Cela peut aussi se produire dans le couple ou les relations amicales.
  • Tendre à la jalousie, à l’envie, à l’auto-destruction, à la victimisation, à l’auto-dévalorisation.

La liste est loin d’être exhaustive mais vous apporte déjà une première idée. 

Les personnes trop « Yang » (homme ou femme) en revanche auront tendance à : 

  • Être trop autoritaires, dirigistes voire tyranniques.
  • S’investir dans trop de projets à la fois. 
  • Être trop actives, comme de vrais tourbillons (qui brassent du vent). 
  • Être trop rigides, très peu, voire pas du tout créatives.
  • Être trop « mentales », coupées de leurs ressentis, de leurs émotions. 
  • Être Plongées dans la confusion, les doutes.
  • Être toujours dans le « faire ».
  • Être toujours en « galère », dans l’effort inconfortable.
  • Avoir tendance à l’impatience, l’intolérance, les conflits, l’obstination, l’arrogance.

A présent, au vu de cet éclairage, vous pouvez commencer à réfléchir à vos comportements et à leur équilibre et commencer ainsi à vous analyser ! 

Êtes-vous trop Yin ou trop Yang ? 

Vous allez peut-être faire le constat que vous êtes trop actif (ve), que vous ne savez pas vous poser ou prendre du temps pour vous. Rassurez-vous, un comportement n’est jamais qu’un comportement et il est toujours possible de le modifier.

Pour commencer, prenez conscience de la nature du déséquilibre. Dans ce cas précis, c’est un excès du principe masculin. Introduisez alors plus de féminin, du doux, du lent, de la créativité, du plaisir, de l’auto-maternage. Cela demande toutefois une méthode sans quoi vous pourriez échouer encore et encore. Tout comportement répond à une « règle » profondément inscrite dans notre système de croyance personnel. Si le comportement est contre épanouissant c’est que la règle répond à une peur. Pour simplifier, si nous reprenons notre exemple d’une hyper activité, c’est qu’une règle en vous dit : « Être inactif est dangereux d’une manière ou d’une autre », une peur est donc bien à l’œuvre mais laquelle ?

Voici d’autres exemples de règles fondées sur la peur : 

  • Ce sont les fainéants qui vaquent à des loisirs (Ce qui est impliqué ici est la peur d’être jugé, la peur de ne pas être assez productif)  
  • Si j’arrête de « Faire », je vais être envahi(e) par des émotions et des ressentis. (Ceci implique la peur de faire face à ses émotions ou d’être avec soi-même) 
  • Il faut montrer de quoi on est capable, que l’on est méritant … (Là est impliquée la peur de ne pas être aimé, de ne pas mériter de l’amour, de l’amitié ou son salaire)
  • Cela peut aussi provenir d’injonctions familiales héritées auxquelles on adhère plus ou moins consciemment : « La vie est dure », « Il faut trimer », « Il faut gagner sa vie à la sueur de son front » (Là est impliquée la peur de manquer, d’échouer, d’être supplanté, de mourir)

L’action étant l’un des trois modes de communication humain, cela dénote aussi un déséquilibre dans votre système de communication au monde. Il est nécessaire de réinvestir aussi les deux autres, à savoir le mental et l’émotionnel, pour retrouver l’équilibre. Accueillir ses émotions et y réfléchir pour trouver le juste rythme. 

Pour poursuivre votre rééducation, suite à votre prise de conscience, à l’analyse de votre comportement et de l’origine de son déséquilibre, il faut à présent écrire la nouvelle règle : « Je suis plus calme », « je prends du temps pour mon bien-être », « Je sais me reposer », « j’équilibre harmonieusement ma vie entre mes activités et ma détente »… Tout cela bien sûr, sous-entend que l’on réintroduise du bon sens dans sa vie et que les choix se fassent à présent à partir d’une « place » de confiance et non plus de peur.

Maintenez ensuite de la discipline et de la rigueur car les anciennes habitudes ont la « peau dure » et ne manqueront pas de tenter de revenir. Pour cela, il est primordial de vous projeter mentalement en train de vivre selon votre nouveau désir et d’en ressentir de la satisfaction. Utilisez des « Et si… » suivis d’une issue positive : « Et si je finissais plus tôt le vendredi ? » ; « Et si je faisais faire mon repassage par un professionnel ? ». Puis passez à l’acte et soyez investi (e).

L’utilisation des éléments comme l’eau ou la terre peuvent être aussi d’une grande aide. Nager, naviguer, observer des cours d’eau ; marcher dans la nature, se souvenir qu’elle ne se presse jamais et que pourtant tout arrive sont des alliés précieux pour accompagner votre régénération. N’hésitez pas non plus à recevoir le soutien d’un professionnel pour vous défaire de schémas trop ancrés.  

Enfin, la visualisation, la méditation et l’hypnose sont d’excellents facilitateurs puisqu’ils pénètrent sans peine l’inconscient et favorisent la reprogrammation neuronale.

Je vous invite ainsi à poursuivre avec l’exercice suivant pour rééquilibrer en profondeur le masculin et le féminin qui sont en vous. 

Laetitia Santarelli